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Un peu d'histoire, lettres d'information, rapports
Un peu d'histoire, lettres d'information, rapports
RRENCONTRE
.... en mars 1996, à Sion, entre Laurien Ntezimana et Modeste Mungwarareba, deux RWANDAIS qui oeuvrent pour la paix et la réconciliation dans leur pays, et un petit groupe de VALAISANS, intéressés par le sujet de cette campagne de Carême.
Le courant passe et, depuis lors, le contact est maintenu.
Au RWANDA,
Avant 1994, à cause de violentes luttes ethniques, l’évêque de BUTARE charge Laurien, théologien laïc, de créer le SERVICE D’ANIMATION THEOLOGIQUE (SAT), pour que l’Evangile devienne, dans les collines, une réalité de pardon et de réconciliation.
A Laurien, un Hutu, se joignent très tôt le catéchiste Innocent Samusoni et l’Abbé Modeste Mungwarareba, deux Tutsis.
Cette équipe travaille à rétablir un climat de paix et de confiance en formant des jeunes collaborateurs, capables d’affronter les divisions que vivent les Rwandais. Il faut apprendre à pardonner, à reconnaître ses fautes, à vivre ensemble et à s’entraider.
Grâce à l’ACTION DE CAREME suisse, un projet socio-culturel de réconciliation peut se développer et, bientôt, les premiers animateurs parcourent les paroisses pour former des “noyaux générateurs de paix”.
Au printemps 1994, Innocent, sa femme et une partie de leurs enfants sont victimes du génocide. Dès le mois de novembre, le SAT réussit à reprendre son activité dans des conditions tragiquement difficiles.
En VALAIS, Laurien et Modeste disent la dure réalité rwandaise et insistent sur le besoin des Rwandais d’établir des relations amicales et suivies autant que de recevoir un appui matériel.
Le petit groupe entend l’appel et décide d’y répondre. Il est d’accord de suivre les progrès du SAT, de connaître les soucis et les difficultés des animateurs, les préoccupations et les besoins de Laurien et Modeste.
La correspondance s'instaure
Au RWANDA,
La vie continue d’être très dure. L’après-génocide est tout aussi douloureux. La réconciliation devient une œuvre de très longue haleine. Commence le retour en masse de milliers de réfugiés. Socialement et matériellement la situation se détériore encore. Outre leur travail astreignant, les animateurs connaissent une vie dure. Le pays est dévasté. Ils travaillent presque bénévolement. Et ils ont tous à leur charge une “grande” famille, des parents, des enfants, -les leurs et des orphelins-.
Si les jeunes ne vont pas à l’école, que peuvent-ils devenir ? Des enfants de la rue ou.... Or toute la scolarité est payante, même l’officielle....
En VALAIS,
L’intérêt pour le SAT et les animateurs reste éveillé, mais la concrétisation en apparaît difficile, malgré quelques secours matériels obtenus de paroisses et d’amis. Naît alors l’idée de prolonger nos échanges amicaux par une aide à la scolarisation des enfants à charge des animateurs.
Les amis de Sion demandent à Laurien de leur indiquer quelques personnes avec qui étudier les besoins à Butare et les possibilités concrètes d’entrer en matière.
On construit ...
En VALAIS,
Un “groupe d’initiative” se met au travail et, après étude, opte pour l’octroi, à des jeunes Rwandais sans ressources, de bourses d’études secondaires et de formation professionnelle. Pour cela, il propose la création d’une association, soit une société simple, dont il établit un projet de statuts. Il y intéresse un certain nombre de connaissances.
Le 19 mai 1999, l’ASSEMBLEE CONSTITUTIVE de “Grandir à Butare” a lieu à Sion.
L’art. 3 des statuts stipule que “l’association a pour but de permettre à de jeunes Rwandais défavorisés, mais motivés, de suivre AU RWANDA une formation scolaire ou professionnelle, utile pour eux-mêmes et pour la communauté”. Il est décidé que l’Association n’aura aucun lien avec le SAT et qu’elle n’a pas de connotation religieuse (neutralité religieuse).
Selon l’art. 13 , “ les ressources de l’Association sont constituées par les cotisations des membres, les dons et les legs”. Le montant de la cotisation annuelle est fixé à 120 CHF, soit l’équivalent de 10 CHF par mois.
Au RWANDA,
En même temps, le “Groupe Nos Enfants” GNE se constitue à Butare. Il compte 10 membres, dont certains compétents en matière scolaire. Correspondant et répondant de “Grandir à Butare”, il prend la responsabilité d’établir les dossiers de demandes de bourses, de les envoyer en Valais et de suivre la scolarité des boursiers.
L’objet de la correspondance devient immédiatement tout à fait concret si bien que,
le 10 septembre 1999, les 3 premières bourses peuvent être accordées à 3 jeunes filles et,
le 7 décembre 1999, 4 autres bourses sont attribuées à 1 jeune fille et 3 jeunes gens.
On collabore ...
La possibilité d’utiliser les moyens modernes rend la communication plus aisée, plus rapide et moins chère. Les deux comités discutent et retiennent ensemble les critères d’attribution des bourses, en tenant compte des conditions de vie rwandaises et des exigences de clarté suisses.
Au RWANDA,
Le “Groupe Nos Enfants”
. transmet régulièrement les coûts de scolarité,
. recueille les inscriptions, rencontre les candidats,
. fait des propositions de choix de dossiers pour les bourses,
. suit les boursiers et envoie leurs résultats scolaires.
Les boursiers, qui sont tous de Butare,
. n’ont pas le choix de leur école: les autorités en décident selon les filières et les places disponibles dans les divers établissements du pays,
. se retrouvent en vacances pour diverses activités communes, à caractère ludique ou social.
En VALAIS
Le Comité de “Grandir à Butare”
. gère les ressources de l’association, de façon à garantir la scolarité complète des boursiers qu’il prend en charge,
. cherche les membres et donateurs nécessaires aux engagements de l’association
. décide du nombre de bourses qu’il peut accorder,
. examine les dossiers reçus et fait le choix définitif des anciens et des nouveaux boursiers,
Rencontres
... en 2001, à BUTARE, entre le “GROUPE NOS ENFANTS” et un membre du comité de “GRANDIR A BUTARE, qui profite d’un voyage privé pour un premier contact de visu. Le contact est facile, ouvert et chaleureux. Des questions sont posées.
... en 2002, à BUTARE, entre le “GROUPE NOS ENFANTS” et 3 membres de l’Association suisse - dont la caissière -, qui ont reçu du comité mandat de reprendre les questions soulevées en 2001 et de prolonger les discussions. C’est l’occasion d’une longue séance de travail et d’échanges ainsi que de nombreuses rencontres informelles.
La collaboration s'intensifie ...
... en 2004, à Butare, entre le "Groupe nos enfants" et 3 membres de l'Association et célébration du 80e anniversaire de la marraine de notre Association (voir lettre no 1)
... en 2009, à Sion et à Butare des manifestations sont organisées pour marquer le dixième anniversaire de nos activités. Le GNE a réalisé le film documentaire "Soutenons l'éducation de nos enfants". Ce film peut être téléchargé en cliquant ici : pour la 1ère partie et pour la 2e partie. La bonne médiatisation de la rencontre du dixième anniversaire du 24 octobre a permis de faire connaître nos activités plus largement en Valais.
... 2010 à Sion, une conférence-débat au titre évocateur "S'engager en Valais pour la formation et les emplois au ou défi ?" avec Laurien Ntezimana et Dieudonné Munyankiko nous éclaire sur les conditions particulières du terrain.
… en 2013, à Kigali mise en place de la nouvelle orientation en formation professionnelle proposée par notre marraine. La commission « FormPro », chargée de mettre en place cette orientation, recrute, place et encadre les deux premières apprenties en couture à Kigali
…en juin 2019 à Bramois manifestation des 20 ans de notre association en collaboration avec nos partenaires « Groupe nos Enfants » GNE, qui pour l'occasion nous ont fait parvenir des témoignages de 20 boursiers. Plus de 90 personnes assistent à cet anniversaire et rendent hommage à leurs fondateurs Antoinette Bruttin et Laurien Netzimana
…en 2022 décision est prise ensemble avec les GNE de soutenir les boursiers pour des études sans internat pour favoriser les Rwandais vulnérables. Les impressions de la correspondance instaurée et du premier voyage sont confirmées.
... depuis 2023 nous soutenons un nombre bien plus élevé de jeunes boursiers (24/25 : 65 boursiers, 25/26 : 57 boursiers)
Le “GROUPE NOS ENFANTS” est formé de personnalités très diverses, qui se complètent. Elles travaillent avec conscience et compétence dans les conditions très difficiles d’une société encore bouleversée par les événements de 1994 et terriblement misérable. L’aide de Suisses, qui sont devenus des amis, leur donne courage et espoir.
Les BOURSIERS rencontrés sont des jeunes qui veulent profiter à plein de la possibilité de terminer leur formation et parlent volontiers des activités communes de leur petit groupe.
Les “émissaires” de “GRANDIR A BUTARE” ont fait au comité un rapport favorable sur le travail sérieux des répondants rwandais. Ils se réjouissent de les avoir rencontrés personnellement, de pouvoir leur faire confiance, de voir se resserrer la collaboration et les liens entre les deux parties prenantes de cette démarche en faveur des jeunes au Rwanda.
Reste à continuer !... La jeunesse rwandaise en a un besoin immense.